À propos du 10 septembre
(article publié dans La Tribune des Travailleurs n° 504 du 27 août 2025, page 5)
Une initiative apparue cet été
C’est sur les réseaux sociaux que l’appel à une journée de mobilisations le mercredi 10 septembre a émergé dans l’été. Quelle est l’origine de cette initiative intitulée « Bloquons tout » ? Difficile à établir avec certitude, tant elle a rapidement capté une colère populaire qui ne demande qu’à s’exprimer sur Internet, avançant les revendications les plus diverses. Cela n’empêche pas un certain Julien Marissiaux d’affirmer en être à l’origine. « L’une de nos revendications phares, c’est la dissolution des partis politiques et des syndicats », affirme ainsi ce chef d’entreprise en communication sollicité par France Info le 25 août, dans une diatribe antidémocratique et anti-ouvrière. D’autres groupes d’extrême droite en ont revendiqué eux aussi la paternité. Mais il ne serait pas conforme à la réalité de ne retenir que cet aspect.
Dans le vide laissé par les dirigeants des syndicats ouvriers et des partis de « gauche », alors que Bayrou avait dégainé son plan de 44 milliards de coupes budgétaires, des travailleurs, des jeunes, des organisations ont estimé devoir s’en saisir pour faire valoir leurs propres exigences. Des syndicats, des fédérations, des unions locales de différentes organisations ont décidé de s’y joindre, parfois en y imprimant leurs plates-formes. D’autres se sont interrogés sur des contours « populistes » équivoques et sans délimitation de classe. Fin août, LFI, puis le PCF, les Écologistes et le PS s’y sont ralliés.
G. F.
