Éditorial de La Tribune des Travailleurs n° 456 du 11 septembre 2024
Par Daniel Gluckstein
Barnier, c’est plus d’un demi-siècle au service du capital et de la réaction. Lui à Matignon, peu importe les noms des ministres : patrons et spéculateurs dicteront directement la politique du gouvernement et le pousseront à affronter les travailleurs. Ainsi, la classe capitaliste revient à ses fondamentaux : la lutte des classes, capital contre travail.
Et du côté des travailleurs ? Comment faire face au déferlement annoncé d’attaques contre les retraites, les salaires, les services publics, la Sécurité sociale, les travailleurs immigrés ? À quoi se combine la hausse constante des crédits pour la guerre et des cadeaux offerts aux patrons pour leur garantir toujours plus de profits.
Il faut pour cela revenir aux fondamentaux des exploités : la lutte de classe, classe contre classe, pour se préparer au choc qui vient.
Pour commencer, il faut balayer le fatras de confusion et de combinaisons sans principe auquel les travailleurs ont été soumis depuis trois mois, appelés à soutenir un front républicain avec Barnier, Darmanin et Macron, puis à « revendiquer » la cohabitation avec Macron et enfin à réclamer une impossible « destitution » dans le respect de la Constitution.
Les travailleurs et les jeunes ne peuvent accorder aucune confiance aux institutions de la classe capitaliste !
Une très large majorité de la population vit d’un salaire qui ne rétribue qu’une partie de son travail, l’autre partie étant du travail gratuit à la source du profit des patrons. Appartiennent aussi à cette majorité, car soumis à la même exploitation, ceux qui contribuent à former la jeune génération, ceux qui sont appelés à soigner les travailleurs ou à les transporter.
Quiconque est contraint d’échanger son travail contre un salaire est un exploité. Aux côtés de la classe des salariés, de larges secteurs de la jeunesse se reconnaissent dans leurs intérêts communs. Et aussi les petits paysans ruinés par le capitalisme, les petits artisans et commerçants contraints de fermer boutique par la crise généralisée du système.
Aider la classe des salariés à se grouper comme classe avec ses organisations et à rassembler ses alliés autour d’elle pour la défense de leurs intérêts communs.
L’aider à forger son unité sur la base de revendications décidées par les travailleurs eux-mêmes.
Combattre la division et l’émiettement dans des journées d’action sans fin et des initiatives dispersées.
Rejeter les appels à attendre 2027.
Ne faire aucune confiance à ces institutions.
En un mot : se préparer, à travers le combat pour les revendications immédiates, à ouvrir la voie au gouvernement de la majorité.
Tels sont les fondamentaux auxquels la classe des travailleurs doit revenir. La volonté de l’immense majorité, celle qui n’a que son travail pour vivre, doit l’emporter sur la dictature d’une poignée d’exploiteurs qui n’est jamais rassasiée du profit tiré de l’exploitation.
Tel est l’ordre du jour du prochain congrès du Parti des travailleurs.